La folie qui nous guette ...

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 L'association Robin des Toits, spécialisée dans la sécurité sanitaire pour les technologies sans fil, regrette que cette pathologie soit ignorée en France alors qu'elle est considérée comme un handicap en Suède et une maladie outre-Manche. Lors des discussions de la Grenelle des Ondes qui se sont ouvertes au mois de mai dernier, l'association conseillait de réduire les seuils de radiofréquence des antenne-relais à 0,6V/m au lieu de 28 V/m aujourd'hui. En France l'on compterait 47 110 stations de base pour les standards GSM 900 et GSM 1800, ainsi que 23 620 pour l'UMTS. Plusieurs villes ont décidé de tenter l'expérience entre novembre 2009 et avril 2010. De leur côté, les opérateurs mobiles, représentés par l'Afom, se montrent pessimistes sur la qualité du signal.


Pour ne pas devenir dingue, elle débranche le Wi-Fi, et isole sa maison

 Attention, peinture fraîche. Olivier Hahn vient tout juste de terminer la deuxième couche. Dans le salon, les murs sont encore noirs ; avec la peinture au graphite, Olivier est censé protéger sa mère, Jacqueline, 65 ans, des ondes émises par les 12 antennes-relais installées sur l'immeuble d'en face. Dans les autres pièces, les murs sont tapissés de couvertures de survie en aluminium. Depuis ces aménagements, Jacqueline vit mieux.

Son calvaire commence il y a cinq ans, « le jour où les premières antennes UMTS ont été installées », se souvient-elle. Elle ressent d'abord des maux de tête, des nausées, des vertiges. Elle consulte son médecin, passe des scanners. Chaque fois, la même réponse : « Il n'y a rien. » « C'était le parcours du combattant », explique-t-elle en posant devant nous son dossier médical d'une vingtaine de centimètres d'épaisseur. Jacqueline n'arrive plus à digérer. Elle perd le sommeil. Ressent des fourmillements au visage. Personne ne comprend. Un médecin lui suggère de prendre rendezvous avec un psychiatre. « On me prenait pour une folle. » En 2007, son fils découvre l'association Robin des toits. Un déclic. Il comprend que sa maman souffre du syndrome d'électro-hypersensibilité ( EHS ) appelée aussi hypersensibilité électromagnétique.

 

Dimitra Panopoulos, élégante quadragénaire, mère de trois enfants, a enduré les mêmes maux. Elle décrit : « J'avais l'impression d'avoir une barre dans la nuque et la boîte crânienne compressée. »

 

En pleine rédaction de sa thèse de philosophie, elle présente des troubles visuels et de la mémoire. « Je voyais double sur l'écran de mon ordinateur ! J'ai cru que j'étais dingue, jusqu'à ce que je découvre que les ondes électromagnétiques étaient à l'origine de mes problèmes. » La cause identifiée, elle adapte son mode de vie. Débranche le Wi-Fi. Installe des écrans de protection sur ses fenêtres. Tapisse ses murs de couvertures de survie en aluminium avant de les repeindre avec une peinture adaptée. Coût total de l'investissement, qui fait passer son exposition de 3 volts à 0, 7 volt par mètre : 2000 euros. Depuis, elle a remisé son portable dans un placard et évite le métro, où les gens téléphonent beaucoup. Son attention se porte aussi sur la crèche où est scolarisée sa fille. Le personnel s'inquiète des effets des 15 antennes-relais situées dans un rayon de 30 mètres, surtout lorsque les petits sortent jouer sur la terrasse. Comme plusieurs autres familles, elle retire son enfant de l'établissement. Elle en parle autour d'elle. Alerte ses voisins. « Mais les gens se montraient très agressifs. Ils ne me croyaient pas ou alors ils avaient peur de me croire », décrypte-t-elle.

 

André Bonin, membre de l'association Robin des toits, estime que 2, 5 à 5 % de la population française sont atteints de EHS : 1, 6 à 3, 2 millions d'individus souffriraient de troubles dus à l'exposition aux champs électromagnétiques.

 

Comme Monique, Jacqueline ou André lui-même, ces personnes sont gênées par toutes les ondes provenant des téléphones portables, des antennes-relais, du Wi-Fi, de la technologie Bluetooth... Les estimations les plus alarmistes envisagent que 50 % de la population sera affectée d'ici à dix ans. En Suède, le syndrome est reconnu, et certaines communes - comme Stockholm - vont même jusqu'à financer les travaux de rénovation afin d'isoler des appartements. Mais pour le corps médical français, ce syndrome n'existe pas. Pourtant, depuis un an, le Pr Belpomme, cancérologue, s'intéresse « à ces patients rejetés par le corps médical qui ne connaît pas cette maladie ». Son objectif : « Etablir la symptomatologie qui consiste à décrire précisément le syndrome pour, à terme, essayer d'obtenir des réponses d'ordre médical. » A partir des 220 personnes qu'il a examinées, il a distingué deux phases dans la maladie : la première, dite « inaugurale », se traduit par des maux de tête, des troubles de la sensibilité cutanée superficielle et profonde, de l'attention et de la concentration. La seconde, « la phase d'état », est marquée par l'insomnie, la fatigue, la dépression. La plupart des personnes concernées par le EHS parviennent à aménager leur environnement pour continuer à vivre presque normalement. Mais pour certains, tout devient une agression. Etienne Cendrier, le porte-parole de Robin des toits, évoque « ces cabossés de la technologie », contraints, comme Matthias Moser, un Allemand de 39 ans installé en Alsace, à fuir le monde moderne et les ondes qui les rendent malades. Décidés à ne pas se laisser faire, les usagers se réunissent en associations pour défendre leurs intérêts. Janine Le Calvez, présidente de Priartém qui milite pour une réglementation des implantations d'antennes-relais de téléphonie mobile, s'appuie sur l'article 1 er de la Charte de l'environnement, « inscrite dans nos principes constitutionnels » : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »

 

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J
<br /> Pour ma part, j'ai supprimé la WI-FI sur nos deux ordinateurs depuis 2 ans: câble Ethernet pour le fixe et transmission par le réseau électrique pour le portable (ça fonctionne très bien).<br /> <br /> <br /> A+  JCP<br /> <br /> <br />
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<br /> Malheureusement Pas assez de personnes ne le font  Pas assez d'Informations . Moi aussi c'est fait @mité<br /> <br /> <br />
B
<br /> Il est vrai que tout cela est plutôt flippant !<br /> <br /> <br />
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<br /> Flippant ! Désarmant ! Inquiétant ! et pourtant la vie pourrait être si belle sans ce MAL existant . Merci de ton passage .<br /> <br /> <br />
M
<br /> le progrès passe  par tant de souffrances et de souffrances à venir  surtout pour nos enfants  et tout le monde s'en moque ..<br /> <br /> de gros bisous pour toi ma wira  et douce nuit<br /> <br /> <br />
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<br /> Bouhhhhhhh  Ma Marithé kesssskon peut faire ? ON est démuni devant tant de conneries . Agir dans tous les cas au sein de sa famille C'est déja çà . Bisoux à Toi <br /> <br /> <br />